gepp

Mettre en place la gestion des emplois et des parcours professionnels pour prévenir les pénuries de compétences

Sommaire

Dans le tourbillon des transformations numériques, écologiques et sociales, une question taraude inlassablement les dirigeants et les acteurs des ressources humaines : comment garantir la disponibilité des compétences stratégiques demain, alors que marchés et métiers évoluent à grande vitesse ? Naviguer sereinement dans cette tempête de mutations passe désormais par une gestion des emplois et des parcours professionnels (GEPP) robuste, dynamique, proactive. S’il s’agit d’aborder de front le risque de pénurie de compétences, c’est aussi l’occasion de renforcer l’agilité, la fidélité et l’engagement des talents — moteurs précieux de la réussite collective. Entre cadre légal, diagnostic pointu, mobilisation de tous les acteurs et outils innovants, la réflexion s’impose, enthousiaste, concrète, résolument orientée solutions.

Le cadre légal et les enjeux de la gestion des emplois et des parcours professionnels

La définition et l’évolution légale de la GEPP

La gestion des emplois et des parcours professionnels, ou GEPP, s’inscrit comme la version modernisée de la Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences (GPEC). La GEPP répond à la nécessité de dépasser une approche simplement prévisionnelle pour embrasser la notion de parcours, dans un esprit d’adaptation permanente. Cette transformation s’est cristallisée autour de la loi « Avenir professionnel » du 5 septembre 2018, réformant en profondeur la formation professionnelle et l’accès à l’évolution des carrières. Outre cette loi structurante, les ordonnances Macron de 2017 et les articles L2242-20 et suivants du Code du travail ont confirmé et élargi le dispositif, marquant un ancrage légal fort au bénéfice tant des entreprises que des salariés.

Désormais, toutes les entreprises d’au moins 300 salariés — ainsi que celles de dimension communautaire occupant au moins 150 salariés en France — doivent engager au moins tous les trois ans une négociation sur la GEPCette obligation légale, loin d’être une contrainte isolée, s’accompagne de recommandations précises relatives à la formation, la mobilité interne, l’égalité professionnelle et l’accompagnement des transitions. Pour les organisations de plus petite taille, sans y être formellement tenues, les bénéfices d’une telle démarche s’avèrent tangibles et encouragés par les acteurs institutionnels. Le pilotage stratégique des ressources humaines ne se réduit plus à une exigence administrative; il devient le gage d’une résilience organisationnelle.

Les enjeux pour l’entreprise et pour les salariés

Face à la raréfaction de certains profils et à la montée en puissance de nouveaux métiers, l’anticipation des besoins de compétences s’avère être un véritable levier de compétitivité. Les innovations technologiques, l’automatisation, la transition énergétique bouleversent en profondeur les référentiels métiers. Il ne s’agit plus seulement de remplir des postes, mais de permettre à chacun d’évoluer, de s’adapter aux exigences nouvelles, et d’oser des trajectoires professionnelles renouvelées. L’entreprise attentive aux signaux faibles, capable d’anticiper les évolutions, garde donc plusieurs longueurs d’avance sur ses concurrents.

Pour les salariés, cette dynamique favorise grandement l’employabilité, cette capacité à se réinventer et à saisir des opportunités variées tout au long de la vie professionnelle. Les bénéfices sont multiples : fidélisation accrue — car l’implication croissante dans leur évolution booste l’attachement des collaborateurs à leur structure — mais aussi attractivité, en faisant rayonner l’entreprise sur le marché de l’emploi. Offrir un horizon clair, des passerelles entre fonctions, c’est garantir la motivation durable et entretenir ce cercle vertueux entre engagement, performance et innovation.

Le diagnostic des compétences et l’identification des risques de pénurie

Les méthodes d’analyse des emplois et des compétences

Prendre le temps d’un bilan précis de ses emplois et compétences s’avère, ni plus ni moins, indispensable pour éviter la panne sèche. Cartographier les métiers, répertorier les missions clés, établir des fiches métiers précises sont autant de points d’appui incontournables. L’entretien professionnel, échéance devenue obligatoire tous les deux ans, offre un dialogue précieux entre managers et collaborateurs pour cerner aspirations, potentiels inexploités et besoins spécifiques de montée en compétences. Quant au bilan social, il constitue une source de données agrégées sur les flux d’effectifs, les promotions, les mobilités et les départs, à mettre à profit pour identifier rapidement des signaux d’alerte.

  • Cartographie des emplois pour visualiser l’ensemble des métiers et leur évolution.
  • Fiches métiers détaillant les missions, compétences requises et conditions d’exercice.
  • Entretiens professionnels permettant d’analyser les aspirations et besoins individuels.
  • Bilan social pour quantifier et suivre les mouvements de personnel et la gestion de la diversité.

Tous ces outils convergent pour éclairer les décisions et construire un diagnostic partagé, fidèle à la réalité du terrain. Mais sans l’implication des parties prenantes, le risque de rester au stade du constat s’avère bien réel. Managers, responsables RH, représentants du personnel — chacun joue un rôle stratégique dans l’identification des freins, des leviers de motivation et de la faisabilité opérationnelle des transformations à engager. Une GEPP efficace, finalement, repose sur la synergie des expertises.

Les indicateurs clés pour anticiper les ruptures de compétences

Pour éviter la surprise désagréable de la pénurie, suivre de près certains indicateurs contribue à établir un radar efficace. Il s’agit de croiser les données quantitatives — taux de départs, pyramide des âges, taux de promotion ou de mobilité, nombre d’offres non pourvues — avec des indicateurs qualitatifs tels que le taux de satisfaction, le niveau d’engagement, la capacité d’adaptation mesurée lors des évaluations. Difficile d’anticiper les ruptures sans cet alliage d’angles de vue, parfois contre-intuitifs, sans vision systémique du capital humain.

Pour matérialiser cet exercice, prenons un schéma de référentiel des emplois et compétences sous forme de tableau. Ce référentiel permet d’aligner les compétences réelles actuellement détenues dans chaque équipe sur les besoins anticipés à trois ou cinq ans. L’écart ainsi mis en lumière oriente la stratégie de montée en compétences, de mobilité ou de recrutement ciblé.

Métiers Compétences actuelles Compétences requises (futur) GAP (écart identifié)
Chef de projet digital Gestion de projet, veille techno, animation d’équipe Data analyse, IA, cybersécurité Maitrise IA & sécurité à renforcer
Technicien maintenance Dépannage mécanique, automatisme Robotique, maintenance prédictive Compétences robotique à acquérir
Commercial B2B Négociation, prospection physique Prospection digitale, expertise CRM Maîtrise outils numériques faible

« Anticiper les besoins de compétences, c’est ouvrir une brèche vers un futur maîtrisé, où chaque évolution professionnelle devient opportunité plutôt qu’obstacle. »

La mise en place opérationnelle d’une démarche GEPP au service de la prévention des pénuries

Les étapes structurantes du déploiement

Une démarche GEPP solide s’appuie d’abord sur une organisation millimétrée. Constituer une instance projet dédiée, pilotée par les RH avec le concours de représentants métier, fluidifie la transmission d’informations. Définir un calendrier, jalonner les étapes de diagnostics, mises à jour de référentiels, élaboration et déploiement des plans d’action, tout ça contribue à embarquer chaque collaborateur dans la dynamique. Une communication interne personnalisée — newsletters, ateliers, bilans collectifs — nourrit ce sentiment d’appartenance indispensable à la réussite.

Julie, responsable RH, se souvient : Lors du lancement du projet GEPP, j’ai vu des collaborateurs réticents devenir moteurs du changement. L’implication dans les ateliers et l’adaptation des parcours de formation ont, en quelques mois, transformé l’ambiance : des idées neuves et une envie commune d’avancer ensemble sont nées.

Ensuite, vient la planification concrète : il s’agit de transformer le diagnostic en actions correctives tangibles. Promotion de la mobilité interne, adaptation de l’offre de formation sur-mesure, recrutement ciblé sur les compétences rares… tout doit être pensé pour couvrir les « zones blanches » détectées. Un pilotage par indicateurs partagés, itératif, permet de réajuster au fil de l’eau, en s’appuyant sur le retour d’expérience des managers et des salariés impliqués.

Les dispositifs et leviers d’accompagnement accessibles

Pour accompagner individuellement et collectivement la transformation des métiers, plusieurs dispositifs sont à disposition. Le Compte Personnel de Formation (CPF) offre la possibilité à chacun de monter en compétences de façon autonome. Le dispositif Pro-A, quant à lui, favorise des parcours de reconversion ou de promotion via l’alternance pour des collaborateurs déjà en poste. N’oublions pas le conseil en évolution professionnelle proposé gratuitement à tous, permettant d’affiner un projet d’évolution ou de transition.

Les ressources publiques offrent un appui technique et méthodologique fort : services de l’État (DREETS, France compétences), OPCO de branche, partenaires sociaux. Ces interlocuteurs délivrent des diagnostics, financent ponctuellement des formations, mettent à disposition des outils de cartographie et partagent analyses sectorielles. Une vraie boîte à outils collective pour muscler la dynamique de prévention des pénuries, là où le partage d’expérience s’avère inestimable.

Les bonnes pratiques et les outils pour sécuriser les parcours professionnels

Les pratiques managériales favorisant l’évolution professionnelle

L’entretien professionnel, désormais bien ancré, reste la pierre angulaire d’une gestion personnalisée. Il s’agit moins d’un bilan administratif que d’un temps d’écoute active, permettant d’anticiper les aspirations, freins et besoins de chaque collaborateur. Un management ouvert à la mobilité interne, s’appuyant sur la connaissance fine des potentiels, offre des perspectives de progression positives — bien loin des parcours figés. Le suivi individualisé, couplé à des plans de développement sur-mesure, fidélise, donne envie d’innover, de s’investir et d’avancer.

Les outils digitaux et innovants pour une gestion dynamique

Lever le voile sur les solutions digitales change la donne : les plateformes dédiées à la gestion des compétences facilitent l’identification des gaps, le suivi des formations, l’élaboration des plans de succession et la gestion agile des viviers. Prendre le temps de comparer les offres disponibles sur le marché s’avère précieux, tant les fonctionnalités, ergonomies et possibilités d’intégration diffèrent d’un acteur à l’autre.

Pour décider sereinement, il reste judicieux de s’appuyer sur un comparatif synthétique des principales solutions de gestion des parcours professionnels, en veillant à croiser plusieurs critères essentiels.

Solution digitale Gestion des compétences Suivi formation Moteur IA Intégration SIRH Facilité d’usage
Talentsoft Exhaustive Oui Recommandations personnalisées Plug & Play Intuitif
Cornerstone Mapping avancé Oui Suggestions prédictives API complète Ergonomique
PeopleSpheres Personnalisable Oui Analyse de données Connecteurs multiples Simplifié

L’enjeu consiste donc à sélectionner l’outil aligné sur la stratégie de l’entreprise, les usages quotidiens et l’environnement technologique existant, pour garantir un pilotage réactif et une expérience utilisateur enthousiaste. Voilà de quoi donner envie d’accélérer la dynamique !

Perspective

S’engager dans une gestion proactive des emplois et parcours professionnels, ce n’est pas seulement éviter la pénurie; c’est assumer le pari de la transformation et de la confiance collective. Chaque étape franchie ensemble démultiplie la richesse, la résilience et l’attractivité du projet d’entreprise. Alors, pourquoi ne pas oser réunir tous les acteurs, écouter les ambitions de chacun, et bâtir encore demain sur cet élan partagé ? Le vrai défi : cultiver aujourd’hui les talents de demain, pour que chaque opportunité de transformation devienne source d’épanouissement durable.

Facebook
Twitter
LinkedIn